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L’écologie populaire ? Chiche !

D’aucuns affirment que la défense de la planète dépasse les clivages. Pratique pour ne pas remettre en cause un système au coût environnemental et social élevé !

Peut-on encore raisonnablement considérer que l’écologie est une question « apolitique », dépassant les clivages « gauche/droite » ? Certains pensent que oui. Pour une raison bien pratique. Fédérer les populations derrière le légitime souci de préserver l’avenir de la planète, peut aussi évacuer les véritables responsabilités, si l’on oublie de parler d’un système, le capitalisme, qui exploite aussi férocement les hommes que la nature depuis des décennies. Cela est accompagné d’un discours culpabilisant adressé au plus grand nombre. Cette vision conservatrice est plutôt située à droite. Elle n’est pourtant pas absente des réflexions chez les Verts, pourtant historiquement engagés à gauche. Daniel Cohn-Bendit n’hésite pas à envisager des alliances avec le Modem de François Bayrou, qui vient, lors du congrès de son organisation à Arras, de défendre coûte que coûte le principe économique de la « liberté d’entreprise » peu soucieuse généralement du coût écologique des pratiques économiques.

(Article de Liberte hebdo du 11/12/09 et quelques propositions du PCF)


C’est d’ailleurs cette ambiguïté cultivée chez les Verts vis-à -vis du libéralisme qui a amené la députée Martine Billard à quitter cette formation pour rejoindre, avec 300 autres militants, le Parti de Gauche.

Spéculer sur le durable

Question politique d’importance, donc, que l’écologie. S’il en est un pour l’avoir compris, c’est Nicolas Sarkozy. Le président de la République a décidé d’enfourcher le cheval de la lutte contre le réchauffement climatique. Et de disputer aux Verts le terrain du projet écologiste, accusant ces derniers de justifier la misère à travers le concept de décroissance. L’UMP doit être le « mouvement de l’écologie populaire » selon le président. Le porte-parole du parti, Frédéric Lefebvre, n’a pas tardé à emboîter le pas de son leader et a évoqué à la veille du sommet de Copenhague l’idée d’une « croissance verte ». Dans l’esprit des hommes de droite, il s’agit de continuer le capitalisme en le verdissant. Favoriser la spéculation sur des technologies « durables », tout en faisant payer le prix fort aux citoyens de base. Exemple : la taxe carbone. Les plus pauvres, ceux qui n’ont pas accès aux voitures « propres », pourront payer, pendant que le patronat, lui, bénéficiera de la suppression de la taxe professionnelle.

« Laisser faire les gouvernements, notamment ceux des grands pays capitalistes, c’est prendre le risque d’un échec catastrophique » prévient Pierre Laurent, coordinateur national du Parti communiste Français (PCF), qui conduit actuellement une délégation de son parti au sommet de Copenhague. Depuis plusieurs années, le PCF a inscrit l’exigence écologiste au cœur de son projet. « Le capitalisme n’est pas écolo compatible » lit-on dans un tract publié à l’occasion du sommet de Copenhague. « Il recherche le profit financier maximum dans un temps minimum. D’où une logique de prédation des ressources comme du travail des salariés au coût le plus faible. Ainsi inégalités sociales et environnementales vont de pair ».

Que les peuples s’en mêlent !

La recherche d’un autre modèle de production et de développement était d’ailleurs le thème central d’un des ateliers organisés par les communistes pour contribuer à un projet de gauche. Au fond, la question climatique pose, pour les communistes, la question d’un droit à un « développement humain durable » pour tous, au moment où les inégalités d’accès à l’alimentation, à l’énergie, à l’éducation, à la santé touche plus d’un milliard d’humains sur terre. La situation d’un pays comme le Bengladesh, où les réfugiés climatiques des côtes viennent se masser dans les bidonvilles proches de la capitale du pays, en une terrible illustration. Cette préoccupation explique que le PCF inscrit le nucléaire parmi les énergies propres (il ne produit pas de gaz à effets de serre et peut produire beaucoup d’électricité, ce qui est incontournable si l’on veut répondre aux besoins de développement de l’humanité) ou s’oppose à la taxe carbone. Mais au-delà de ses propositions (voir par ailleurs), il appelle surtout les peuples à investir ce débat et ce combat et à ne pas laisser décider quelques « experts » autoproclamés bienfaiteurs de la planète pour eux.

Bruno CADEZ

Quelques propositions, parmi les idées du PCF, pour répondre à l’exigence écologique...

Adoption de normes environnementales juridiquement contraignantes aux niveaux français, européen et mondial, généralisation de plans climat, bilan carbone... .

  • Un plan national de construction, de rénovation
  • et d’isolation du parc de logement social. .
  • Développement des transports en commun dans le cadre
  • du service public, sans oublier le fret ferroviaire et fluvial .
  • Mise en chantier de l’automobile propre à un prix abordable pour tous .
  • Réduction des déchets à la source .
  • A l’inverse de la taxe carbone, taxer le capital,
  • avec une modulation de la fiscalité sur les entreprises
  • (impôt sur les sociétés, taxe professionnelle) en fonction
  • de leurs performances sociales et environnementales. .
  • Création d’une agence publique pour lutter efficacement contre
  • le réchauffement climatique en liaison avec un pôle public bancaire.
  • Elle organiserait des actions directes pour la transformation du système
  • productif et de consommation et développerait des interventions
  • sur les gestions des entreprises pour les responsabiliser,
  • voire les sanctionner en cas de besoin. .
  • Un fonds mondial auprès de l’ONU, géré par une agence
  • de l’environnement, de 200 milliards par an en 2020. Financé en partie
  • par la réduction des dépenses militaires (de 20 % d’ici 2020)
  • ou encore une taxe sur les mouvements de capitaux.
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1 Commentaire :

Le 16 décembre 2009 par Yohooo
Petite info

Bon a savoir : seuls les élus du Front de gauche ont voté contre le l’extension du marché carbone européen à l’ensemble de la planète. Grâce aux bénis-oui-oui du parlement Européen (dont les verts). Les capitalistes du monde entier vont pouvoir spéculer sur le droit à polluer.

Pire : plusieurs techniques polluantes pourraient demain être considérées comme relevant du « développement durable » : l’énergie nucléaire, la culture de certains OGM ou la captation et séquestration du CO2. Sans oublier les effets socialement néfastes de certains projets sur les populations locales. Explications.

Des solutions existent pourtant. Il suffit d’imposer a chaque état des mesures contraignantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

plus d’info ici : http://www.bastamag.net/spip.php?article773&id_mot=69

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