Retour sur le meeting retraites du 15 juin
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Maryse Dumas : « On peut gagner ! »

Meeting combatif, mardi 15 juin à Lille, à l’initiative 
du PCF !

Maryse Dumas était invitée aux côtés de Frédérique Rolet co-secrétaire du Snes-FSU, de Christophe Ramaux, économiste de Paris-I (PG) et Michelle Demessine, sénatrice du Nord (PCF).

Retrouvez les articles de l’Humanité et Liberté hebdo, et quelques photos du meeting.


La dirigeante syndicale est formelle  : « Cette fois, on peut gagner, on peut imposer au gouvernement de rendre gorge. » Elle a appelé à ne pas céder « à la peur et au libéral-catastrophisme » et à la stratégie de division privé-public, y compris entre salariés et demandeurs d’emploi, orchestrée par le gouvernement et relayé par la majorité des médias.

Christophe Ramaux, a « mathématiquement » démontré qu’en l’état actuel du système, le niveau de pension des retraites peut ne pas baisser d’ici les décennies à venir, s’appuyant notamment sur les estimations de croissance du PIB fourni par le Conseil d’orientation des retraites, lui-même. La responsable FSU questionne  : « Alors faut-il cette réforme pour généraliser les grandes inégalités partout  ? » Et c’est « non », aussi, pour Michelle Demessine, resituant le contexte d’attaque idéologique générale contre les acquis du programme du Conseil national de la Résistance  : « La vraie division est entre ceux qui vivent de leur travail et ceux qui vivent des revenus des dividendes  ! »

Laurence Mauriaucourt, dans l’Huma du 17 juin


Et si nous étions plus forts qu’en 2003 ?

Leur méthode montre qu’ils ne sont pas certains de la victoire ». En ouvrant le débat organisé par le PCF, ce mardi à Lille, Maryse Dumas ne connaissait pas encore le détail des mesures annoncées le lendemain. Mais l’ancienne secrétaire confédérale de la CGT, pas vraiment dupe des manoeuvres en tous genres dont sont coutumiers ceux qui nous dirigent (par exemple, Éric Woerth menant les « négociations  » en bilatérales pour espérer diviser les organisations), se doutait bien que le fond des dispositions programmées était déjà plié. C’est pourquoi la syndicaliste, devant une centaine de personnes, a insisté sur le besoin de poursuivre l’action. Surtout, ne pas tomber dans le piège du gouvernement qui parie sur le découragement. Rappelant que le nombre de manifestants allait en grandissant (800.000 en avril, 1 million en mai), elle estime que la situation pourrait même se montrer plus favorable pour le mouvement social qu’en 2003. Le positionnement de la CFDT attaché au maintien de la retraite à 60 ans, celui de l’ensemble des forces de gauche « affirmant clairement leur opposition sur des questions clefs, comme le maintien de l’âge légal à 60 ans, le nombre d’annuités, la pénibilité et le financement », montrent, selon Maryse Dumas, « qu’il y a beaucoup plus de possibilités de rassemblement qu’en 2003 ».

L’essentiel du débat dans la salle tournera d’ailleurs autour des moyens d’être plus efficaces face à  l’intransigeance gouvernementale. « Les enquêtes le montrent : une majorité du pays est contre le report de l’âge légal et contre l’allongement des cotisations » insiste M. Dumas. Raison pour laquelle, « il faut continuer à montrer qu’il existe des alternatives, ainsi que des résistances, en France et ailleurs en Europe » appuie Frédérique Rolet, co secrétaire nationale du SNES/FSU. Pour la syndicaliste, il faut « déconstruire un discours qui se présente comme essentiellement technique alors qu’il s’agit d’un choix de société ».

Économiste, membre du Parti de Gauche (mais aussi d’ATTAC et de la CGT), Christophe Ramaux a fait un détour par l’histoire du mouvement social pour affirmer qu’à travers la retraite c’est « un droit au bonheur » qui a fini par s’imposer. « Cela parce qu’on a décidé de consacrer une plus grande part des richesses produites aux retraites » explique-t-il. Dans la même veine, il démontre, à partir des projections du Conseil d’orientation de retraites (COR), que, la productivité étant prévue d’augmenter de 1,5 voire 1,8 % d’ici 2050, la masse salariale peut doubler d’ici là . Et donc aussi les moyens de financement. « Sans même toucher à la part des profits dans la valeur ajoutée, on peut maintenir le système » assure-t-il. « Le véritable enjeu, c’est ce morceau de 270 milliards d’euros que constitue le budget des retraites. Le capital veut récupérer la mise ».

La sénatrice communiste Michelle Demessine rappellera la brèche ouverte, il y a près de 70 ans, par le programme du Conseil national de Résistance en accélérant les acquis de la protection sociale à la Libération. « Il importe d’articuler les batailles du mouvement social et celle au Parlement » indique Michelle Demessine, citant l’exemple de la victoire contre le CPE en 2006. Les députés communistes et du Parti de Gauche ont déposé un projet de loi pour taxer les revenus financiers. « Il faut imposer un vrai débat au gouvernement » conclut la sénatrice.

BC, dans Liberte Hebdo du 18 juin 2010

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