Un référendum officieux « contre la privatisation de La Poste » était encadré par le PS dans les mairies de quartier et par le PC devant les postes. Aux Bois-Blancs, où l’avenir du petit bureau est incertain, « on se mobilise, on se mobilise ! », lance le secrétaire de la cellule communiste du quartier, Alexandre Marko. « Nous sommes arrivés un peu avant 8 h », indique-t-il. Et il se met à compter les pages signées par tous ceux qui se sont arrêtés devant sa table, rue De-La-Bourdonnaye, à l’entrée du bureau de poste. « Une, deux, trois... On a pour l’instant sept pages, avec dix signatures par page... »
« 70 ! », lance fièrement un gamin venu soutenir son papa.
Une demi-heure plus tard, on atteignait plus de 110 signatures sur le registre des votants, donc autant de cartes dans l’urne, qui seront adressées à Nicolas Sarkozy. Elles portent ce slogan : « Privatiser La Poste, faut être timbré ! » « Le bureau des Bois-Blancs est particulièrement menacé, on trouve scandaleux que le gouvernement privatise, c’est le seul bureau du quartier, les gens y sont attachés », insiste Alexandre Marko.
Christelle vit aux Bois-Blancs depuis sept ans. Hier, elle venait voter contre la privatisation. « On tient à notre service public. Quand je vois ce qui se passe à France Télécom, je me dis que qui dit privatisation dit profit... » La Lilloise pensait hier aux personnes âgées et à « tous ceux qui ont un compte géré par La Poste ». « Je viens de signer à Lomme, je peux le faire ici aussi ? », demande cette autre habitante, Mauricette. Face aux réserves du PC, elle insiste : « Franchement, ils ne vont pas comparer tous les noms à l’Élysée ! » Remontés et motivés, les habitants des Bois-Blancs !