« Les militants du Front de gauche n’ont pas eu de prix de groupe, comme ceux de l’UMP, pour se rendre au meeting en train , précise Jean Midy, 30 ans. On n’a pas les moyens de financer ce déplacement. Et moi, je boycotte le TGV, dont les tarifs sont exorbitants.
» L’option deux-roues s’est imposée à l’étudiant de Lille 1, qui soutient dans un mois sa thèse en microélectronique. Cycliste confirmé, il fait de son expédition un acte « subversif », un symbole de la « résistance » que le Front de gauche appelle de ses voeux : « L’essence à plus de 2 E prend tout le monde en otage, et engraisse Total. À vélo, je supprime cette dépendance. Et je ne paie pas la SANEF non plus. » Increvable
Son parcours empruntera chemins de traverse et routes secondaires, via Hénin-Beaumont, Douai, Arleux, Bertincourt, souvent le long des canaux. Si tout va bien, il ralliera l’Usine, le QG de Mélenchon, à minuit passé. « Ils sont ouverts 24 h/24 et m’accueillent à bras ouverts. Je verrai si je peux me rendre utile », assure Jean, plus increvable qu’un pneu de V’lille. Distribuer des tracts en chemin ? « Mine de rien, c’est lourd. » Bah. Peut-on rêver meilleur tract que celui, grandeur nature, d’un forçat de la route, en route pour l’Usine ?
• S. B.