Lille Métropole a lancé à la fin du mois de septembre son « grand débat sur l’eau ». Avant même la tenue de ce débat, le Vice-Président Alain CACHEUX déclarait dans la presse qu’il préférait une bonne gestion privée (délégation de service public confiée à une entreprise privée) à une mauvaise régie (gestion publique).
Il est évident, au contraire, qu’une bonne régie vaut mieux qu’une mauvaise gestion privée !
Cette déclaration augurait mal du débat à venir sur le sujet. Les deux premiers ateliers n’ont fait que confirmer nos craintes : La gestion privée a sans cesse été mise en valeur, la parole et la pla-ce des multinationales (VEOLIA, SUEZ...) prépondérantes ! Plus grave, chacune des deux premières réunions a surtout servi à délivrer, par petites touches, un message appuyé contre la création d’une en régie !
Les élus et les citoyens méritent mieux que cette parodie de débat ! Un vrai débat, cela implique un échange contradictoire d’arguments !
Les citoyens doivent y être associés, Lmcu doit permettre que le débat s’installe dans chacune de ses 85 communes. Des moyens doivent être délivrés pour un débat réellement transparent.
Ce débat doit permettre de tirer le bilan de la gestion privée, bilan notamment marqué par l’affaire des provi-sions inemployées : Lille Métropole attend toujours le remboursement par la Société des Eaux du Nord de plus 115 millions d’euros de provisions constituées pour des travaux jamais effectués !
Renouveler la DSP reviendrait à reconduire une équipe qui perd ! Il serait scandaleux que Lille Métropole se tienne à l’écart du vaste mouvement de retour en régie que connaît le France depuis plusieurs années : Ville de Paris, Montbéliard, Evry, Lacs de l’Essonne, ...
Certains élus prétendent, contre toute évidence, que Lille Métropole « n’a pas les moyens » de gérer l’eau en régie. C’est oublier qu’en régie comme en DSP, le service public de l’eau doit être financé par le tarif de l’eau et ne peut en aucun cas être financé par l’impôt. C’est oublier également la manne représentée par les provisions inemployées (115M€). C’est oublier enfin qu’avec une DSP, la collectivité paye en plus de la prestation de gestion de l’eau qu’elle peut assu-rer en régie, les profits de la multi-nationale.
Lille Métropole ne veut-elle pas se donner le choix et les moyens d’une gestion publique financée par et pour les usagers, ou capi-tulera-t-elle face aux intérêts des multinationales de l’eau ?