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Transpole. Une gratuité à étudier, pour cause d’écologie

(Liberté Hebdo du 6 février 2009) « Cette année 2009 commence bien mal pour les usagers des transports publics » estime l’Indecosa-CGT. L’association de consommateurs a, en effet, observé des annonces d’augmentations de tarifs « très souvent supérieures à l’inflation » un peu partout en France : 3,5 % à la SNCF, 4 à 6 % en Ile de France, plus de 10 % à Reims. En sera-t-il de même dans les transports de la communauté urbaine de Lille-Roubaix-Tourcoing ? Rien n’est pour l’instant décidé. On sait cependant que Transpole aurait proposé un relèvement de ses tarifs de 3 % en moyenne pour 2009/2010, et de 3,5 % pour 2011.


Une proposition qui interpelle René Gabrelle, maire de Tressin, membre de la commission Transport de LMCU : « pourquoi faudrait-il augmenter les tarifs dans la mesure où le nombre de voyageurs s’accroît et la fraude diminue ? Si tout va bien, on peut sans doute se passer de faire payer les usagers plus cher ».

Selon une étude présentée par Transpole, la fraude a en effet, reculé de 20 à 14 % tandis que le nombre de voyageurs (140 millions en 2008), en constante augmentation, devrait continuer à croître en 2009. Le chiffre d’affaires devrait donc, en toute logique, suivre ce mouvement et les bénéficies itou.

2.822.000 euros de bénéfices en 2007

Transpole est l’une des 150 filiales d’un mastodonte qui s’étend sur sept pays d’Europe et même jusqu’au Canada, emploie 38 000 salariés et transporte 1,8 milliard de voyageurs par an : Kéolis. Naguère contrôlé par la SNCF, aujourd’hui « privatisé », Kéolis ne rime pas avec philantropie. Son chiffre d’affaires a été multiplié par deux depuis 2001. Il s’élève à 2,8 milliards d’euros. Son bénéfice net 2007, le dernier connu, s’élevait à 105.514.855,27 euros, lequel a été quasi-intégralement reversé aux actionnaires sous forme de dividendes. Sa filiale Transpole n’est pas en reste. L’entreprise est connue dans le monde des médias pour ses difficultés à communiquer, surtout sur ses résultats. Certains élus communautaires parlent même à ce sujet de « manque de transparence ». Sur le site Internet de Keolis, en cherchant bien il apparaît néanmoins que Transpole réalisait en 2007 un chiffre d’affaires de 221.536.000 euros et un bénéfice de 2.822.000 euros.

32 % souhaitent une diminution des tarifs

Ces chiffres ne peuvent que conforter René Gabrelle dans ses interrogations sur l’opportunité d’une hausse des tarifs, mais aussi dans son insistance à demander, avec le groupe communiste, républicain et citoyen de LMCU, une « étude de faisabilité » en matière de gratuité. « La gratuité en matière de transports n’est pas une utopie, estime R. Gabrelle. On pourrait commencer par la tester sur des secteurs très surchargés en matière de circulation automobile et à des moments de l’année où cette surcharge est la plus forte. On pourrait voir ainsi quels bénéfices on tirerait en matière de lutte contre la pollution mais aussi financièrement en économisant les frais annexes au système payant (distributeurs automatiques, impression des ticktes, dispositif anti fraude, ndlr) ». A noter que Transpole, lui-même, reconnaît que 32 % des usagers déclarent souhaiter une diminution des tarifs. Cette aspiration vient même avant la question de la sécurité (26 %), qui, on le sait, est pourtant très prégnante, notamment parmi les usagers du métro.

Revoir le mode de financement

Lors d’une journée d’étude organisée, au début de cette année, par LMCU sur les transports, Eric Quiquet, vice-président chargé de la question, a fait remarquer qu’il « n’avait pas vu dans le budget 2009 les 40 à 50 millions qui permettraient de financer la gratuité ». La preuve que l’élu lit les tracts du parti communiste et prend donc la question au sérieux. C’est, en effet, la section de Lille du PCF qui a avancé ce chiffre de 40 à 50 millions, calculé sur des données 2003. Les communistes ont fait de cette question de la gratuité des transports urbains un cheval de bataille. La gratuité « au nom du développement durable et de la nécessité de réduire la circulation automobile pour lutter contre les gaz à effet de serre », précise Laurent Lefebvre, de la section lilloise du PCF. « Cette motivation écologique conforte aujourd’hui les villes qui ont fait le choix des transports gratuits, comme Châteauroux, Compiègne, Colomier, Gap, et incite d’autres collectivités à réaliser des d’études de faisabilité, notamment dans le Sud de la France ». « La gratuité, explique Laurent Lefebvre, nous demandons qu’on l’applique dans l’immédiat aux scolaires et aux Erémistes. Et qu’on débatte de son extension à tous. En sachant que la gratuité n’existe pas... et qu’il faudrait, dans ce cas, revoir le financement des transports. Transpole est financé par l’achat des tickets, par LMCU, et par une taxe versée par les entreprises de plus de 9 salariés. Cette taxe a été fixée à 1,8 % de la masse salariale alors qu’elle s’élève à 2,5 % à Paris. Les transports pourraient être aussi gérés en régie publique. Ce que nous proposons, c’est que l’on étudie sérieusement comment faire ». JLB

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3 Commentaires :

Le 16 novembre 2009 par DEROUBAIX F.
Transpole. Une gratuité à étudier, pour cause d’écologie

A l’heure où la taxe carbone va rapporter 4,5 Milliards d’Euros à l’Etat en 2007, on se demande pourquoi l’Etat nous concocte une compensation financière incompréhensible de complexité sur l’impôt sur le revenu, au lieu de mettre en place (par je ne sais quel moyen, je ne suis pas juriste mais je suis sûr qu’il y en a un) les jalons d’une gratuité des transports (pour tous ou pas, peu importe le symbole serait là ).

Le 14 juin 2009 par Anthony M
Transpole. Une gratuité à étudier, pour cause d’écologie

Un prix des ticket exubérant quant à la fréquence des trajets. Ne plus payer de tickets ... non mais en payer UN par journée pourquoi pas ! Après tout, la moitié de notre argent part dans le prix du ticket !

Le 14 juin 2009 par Langlois JiGé
La gratuité, c’est à dire la simplicité, la liberté de se déplacer mérite en effet au moins une étude !

Encore faut-il que l’étude soit menée de façon honnête ... autrement dit : attention au « choix » du bureau d’étude, c’est à dire au cahier des charges de l’étude, et aux critères de jugement des offres !!

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