En effet avec ce nouveau titre de paiement :
- La vie privée des usagers pourra techniquement être soumise à exploitation : cette carte enregistrera le trajet de chaque usager dans un dispositif capable de recouper ces informations avec les données personnelles de l’usager [1]. Cette pratique ouvrira la boîte de Pandore de l’exploitation de leurs données à des fins diverses. Des titres de transport anonymes existeront (comme l’impose la législation en vigueur) mais ceux-ci seront limités à certains titres et les pratiques commerciales dissuaderont les usagers d’adopter cette alternative. Ces données pourront, a termes, être partagés par 14 réseaux de transports associés au dispositif “Pass pass†. Demain l’utilisation de cette nouvelle carte pour d’éventuelles offres promotionnelles dans le cadre de partenariats commerciaux (comme cela s’est fait avec les détenteurs de la carte Navigo à Paris) appelle également à la prudence. Ce contexte rendra encore plus difficile le respect du caractère confidentiel des données. L’obtention de statistiques sur la fréquentation du réseau aurait pu s’obtenir par le biais de capteurs à l’entrée des véhicules, par exemple.
- L’accès au réseau de transports va se complexifier. La validation obligatoire de la carte Passpass représentera un obstacle de plus à l’accès aux transports en commun. De nouvelles amendes seront inaugurées en même temps que le lancement de la carte ; elles s’adresseront aux usagers présentant une carte illisible ou aux abonnés ayant omit de valider leur trajet ( ces derniers paieront deux fois leur trajet ). Un passage sans “bipage†aurait pu être envisagé, mais Hervé Lanco, directeur général de Transpole préfère entrer dans une logique de flicage : « il y aura un phénomène de contrôle social, car tout le monde devra biper » affirme-t-il dans le quotidien Metro.
- La carte justifiera une augmentation des prix des transports : Avec la carte Passpass, la métropole aura investi 21 millions d’euros dans un système qui ne sert qu’à pouvoir payer plus rapidement. Bien que le prestataire (Parkéon) ait dépassé les délais de livraison de plus d’un an, la pénalité en cas de retard n’aura pas été appliquée comme prévu dans le contrat initial. Il semble sur ce point que l’usager se voit plus systématiquement infliger l’amende que le prestataire du marché de LMCU. Cette décision est d’autant plus troublante que les élus en charge des transports se plaignent régulièrement du manque de budget lorsqu’il s’agit de maintenir la gratuité à l’égard de lycéens.