Le 8 Juin 2013 à Tokyo, François Hollande déclarait que la crise de la zone euro était derrière nous. Pourtant, la zone euro dans son ensemble affiche aujourd’hui un taux de chômage record de 12,1%, soit près de 20 millions de personnes. Les pays du Sud de la zone sont les plus touchés. Le taux de chômage est de 26% en Grèce et en Espagne, de 17% au Portugal, de 12% en Italie et de 11% en France.
À contrario, le taux de chômage en Allemagne est de 5,5%. Les mesures adoptées par étapes successives depuis 2010 face à la crise de la zone euro ont été des réponses partielles prises sous la contrainte.Elles ont permis de gagner du temps sans apporter des remèdes appropriés aux déséquilibres structurels qui caractérisent la zone euro. L’union monétaire repose sur un modèle fondamentalement déséquilibré.
Face à la montée de la pression dans la cocotte-minute européenne, quatre scénarios sont envisageables : « l’enlisement », c’est-à -dire la poursuite de la même politique qui entraine un blocage durable de la croissance européenne ; « l’éclatement » si la pression ne peut être contenue et que, faute des financements nécessaires, un pays de l’Europe du Sud soit contraint de quitter la zone euro, entrainant, par contagion, un éclatement plus large de l’union monétaire ; « la marche vers une Europe fédérale » qui correspond à une première alternative pour sortir de l’enlisement et éviter l’éclatement grâce à la montée en régime progressive d’un budget fédéral européen ; « une Europe à euros multiples » où, faute d’accord politique pour s’engager dans le processus fédéral, un nouveau régime monétaire est mis en place et redonne des marges de manœuvre aux pays européens.