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Avant un meeting lillois dans la veine de la Bastille, le sang frais afflue au Front de gauche

la voix du Nord, 27/03/12) « Mélenchon demain à Lille Grand Palais ! Meeting du Front de gauche demain à Lille ! » ...

Liasse de tracts à la main, planté à la sortie du métro Gambetta, Adrien est la parfaite incarnation du militant. « Je m’intéressais à la politique, sans m’impliquer, glisse ce Lillois de 19 ans. Mélenchon a donné un sens à mes idées. » Il date sa « petite révélation » d’une émission de télé, « Des paroles et des actes », « regardée en streaming ». Rien ne laisse deviner que ce violoniste du conservatoire de Lille était, il y a moins d’une semaine, inconnu au bataillon du Front de gauche lillois.


Enrôlement express : mercredi, il assiste à une distribution devant la gare Lille-Flandres. Samedi, il est en porte à porte, à Lille-Sud, en tandem avec l’aguerri Laurent. Hier, le voilà à Wazemmes, à alpaguer le quidam entre les bannières rouges et les affiches collées à la va-vite. Laurent lui passe son numéro : Adrien n’avait même pas laissé ses coordonnées.

« Des gens relèvent la tête depuis le duel avec Le Pen, assure Joseph Demeulemeester, secrétaire du PCF Lille et candidat aux législatives. On a des jeunes qui viennent nous voir pour tracter avec leurs copains, des gens sans marqueur politique qui veulent « faire leur rue »... » Les nouveaux sondages gonflent les voiles des militants. « Les camarades sont un peu galvanisés », glisse dans un euphémisme Demeulemeester, qui n’oublie pas les douloureuses présidentielles communistes. Mais ça, c’était avant les fiançailles avec le Parti de gauche et son ténébreux rhéteur, avant la démonstration de force de la Bastille le 18. L’acte fondateur. Le petit Woodstock. « C’est comme aller au stade, partager quelque chose avec des tas de personnes, ça te regonfle », jubile une autre petite main, Fernando. Français depuis trente ans mais chilien pour l’état civil. Donc privé d’isoloir. Mais pas de lutte, pour que « dans une Europe qui se droitise, la France montre l’exemple ».

Florian était à Paris. « Ça a été le déclic, raconte-t-il, tout de tongs et de dreadlocks, posté en haut de l’escalator. J’ai toujours voulu changer les choses. Quand on est à la Bastille, au milieu de 150 000 personnes, on se dit que c’est possible. Qu’on n’est pas si minoritaire que le disent les médias. » Lui aussi, l’engagé en service civique, a frappé ces jours-ci à la porte du PCF : « Bonjour, qu’est-ce que je peux faire ? » On a vite trouvé. « C’est un bon »

« Il faut venir, il va y avoir 12 000 personnes, ça va être un truc de fou », déroule Laurent en alpaguant Bilal, Youssef et Brahim, du boulevard de Metz. « Ils vont pas me laisser entrer, objecte Bilal. J’ai l’air d’un délinquant, pas d’un politique. » Les bras de Laurent font un bruit sourd en tombant au sol : « C’est hallucinant, ils ont intégré les discriminations ! » N’empêche, la réputation de « Méluche » est faite. « Mélenchon, c’est un bon, juge Youssef. Il parle franc, il parle vrai.

 » Bilal lance : « On viendra ! » Fernando ne raterait ça pour rien au monde. Il a manqué la Bastille. « Cette fois, c’est notre fête à nous. Le moment où on se dit « Mince, je suis pas seul ». Et on est de plus en plus nombreux. » • S. B

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