Avec la loi dite « El Khomri », le gouvernement des socialistes de droite a encore frappé. Ce projet de loi contient des attaques sans précédent contre le droit du travail. En reprenant les exigences du MEDEF (syndicat des grands patrons), il organise un retour aux conditions de travail et de vie du XIXe siècle !
35h, 40h, 60h ? C’est le patron qui décide !
Si cette loi passe, les employeurs pourront déroger systématiquement à la durée légale du travail de 35h. Il suffira au patron d’obtenir , sous la menace de licenciements, un accord d’entreprise. Alors, la durée maximale du travail pourra passer de 48h à 60h par semaine. Le repos quotidien de 11h pourra être fractionné. Les apprentis mineurs pourront travailler 10h par jour et 40h par semaine. Et même, la majoration de salaire des heures supplémentaires pourra être divisée par 5 !
Virer pour augmenter les profits
La loi élargit les conditions dans lesquelles peuvent se faire les licenciements économiques. Une entreprise sans difficultés économiques pourra alors faire un plan social...
Patrons : Achetez le droit de virer les salariés qui résistent ...
En cas de licenciement illégal, les indemnités prudhomales seront plafonnées. Ainsi, les grosses entreprises pourront mettre de côté l’argent nécessaire pour licencier des salariés, même sans justificatif. Le gouvernement donne là aux patrons l’autorisation de faire des licenciements abusifs. Dans ce cadre, comment faire respecter ses droits, réclamer le paiement de ses heures sup ou faire usage de sa liberté d’expression dans l’entreprise si on peut être mis dehors du jour au lendemain sans motif ?
Jour et nuit, disponible pour mon patron...
Vous êtes d’astreinte, autrement dit prêt à tout moment à partir travailler, mais votre entreprise n’a finalement pas fait appel à vos services pendant cette période ? Eh bien, désormais, ce temps sera considéré comme du repos.
Et ce n’est pas tout...
La durée du congé en cas de décès d’un proche (enfant, conjoint...) n’est plus garantie par la loi. Moins d’indemnités pour les malades et accidentés du travail licenciés. La visite médicale d’embauche transformée en visite... d’information.
La liberté du renard dans le poulailler...
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, c’est la liberté qui opprime et c’est la loi qui affranchit. » . Avec l’inversion de la hiérarchie des normes, un « accord » d’entreprise obtenu par le chantage (« c’est ça ou on vous vire ») permettra aux patrons de contourner la loi. C’est l’objet des référendums d’entreprise : sous la menace de fermer l’entreprise, le patron pourra faire travailler plus et moins cher en utilisant le référendum contre l’avis des syndicats majoritaires.
Chômage : quelle efficacité ! Bravo Messieurs les experts...
Les « experts » , les éditocrates, les politiques libéraux nous bassinent depuis des années avec le discours : « plus de souplesse pour les patrons, c’est des emplois créés ». Depuis le début des années 2000, les gouvernements de la droite UMP et de la droite PS déconstruisent le droit du travail, offrent des milliards aux grands patrons... Quel bilan de ces politiques ? Le chômage est passé de 8% en 2002 à 10,5% en 2015. S’ils étaient des salariés, avec une telle incompétence, ils auraient été virés depuis longtemps !
Une politique de gauche pour s’attaquer au chômage, c’est possible.
- Récupérer les 200 milliards de cadeaux aux grands patrons (Pacte de responsabilité, Crédit Impôt Recherche...) pour les investir dans les services publics, la Recherche...
- Travailler moins et travailler tous : Réduire le temps de travail sur la semaine, l’année et la vie tout entière...
- Remplir les carnets de commande des PME : c’est augmenter les salaires, instaurer l’égalité salariale Homme/Femme... C’est la demande qui crée l’emploi et elle est d’abord liée à la consommation des ménages.