Une grande consultation nationale est lancée sur le site Internet des Monuments nationaux  : quelles qualités devraient posséder les futurs «  hommes illustres  » qui rejoindront au Panthéon les Jaurès, Hugo et Jean Moulin  ? Militants associatifs, historiens, élus, jeunes issus de la classe ouvrière lancent un appel via Facebook en faveur de Martha Desrumaux. L’enjeu mémoriel est de taille, et tous s’accordent à ce que les femmes soient largement représentées dans le temple de la République.
Cette candidature est symbolique à plus d’un titre  : orpheline du Nord, entrée dans une usine textile à neuf ans, Martha prend sa carte à la CGT à treize, lutte pour l’égalité de salaire hommes-femmes, puis organise des grèves pour améliorer les conditions de travail et de vie. En 1936, son importance nationale fera d’elle la seule femme présente lors des Accords de Matignon. Dirigeante syndicale et communiste, elle prend la parole dans le film « La vie est à nous », de Jean Renoir, et encourage maris et frères à voter pour le Front populaire.
Déportée à Ravensbrück pour faits de Résistance, elle organise la solidarité avec Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Sortie des camps, elle dénoncera immédiatement le système concentrationnaire nazi, puis sera choisie par ses camarades pour être élue première femme députée [1] à l’Assemblée nationale de 1945.
Les ouvriers, en oubliés de la République, n’ont encore aucun représentant au Panthéon, alors qu’ils ont construit notre pays, ont lutté pour le progrès social. Mauriac ne disait-il pas, au sortir de la guerre, que «  seule la classe ouvrière dans sa masse est restée fidèle à la France profanée  »â€‰ ? Martha en fit partie.
Attention, cette consultation est close depuis le 22 septembre ! Elle est maintenant relayée par le CRIS et peut être signée en ligne ou sur papier à l’aide de la pétition téléchargeable ci-contre.