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en Belgique aussi, la coupe est pleine !

Retour sur la participation d’une délégation lilloise du PCF à un meeting de luttes à Bruges le 26 mai, à l’invitation des camarades du PVDA-PTB


Un personnel hospitalier passé à la moulinette du lean management qui vise à pousser la polyvalence des salariés à l’extrême en demandant aux infirmières d’un service d’aller prêter main forte à un autre service surchargé lorsque celles-ci ont fini leur tâche pour une ou deux heures (au mépris de la spécialisation des agents et des risques de santé) ; des cheminots de la SNCB qui sont présentés publiquement comme des « terroristes » (trois mois seulement après les attentats de Bruxelles !) alors qu’ils défendent leur conditions de travail et la sécurité des usagers (allongement de l’âge du départ en retraite, diminution des salaires, suppression des jours de récupération, externalisation et/ou organisation de la concurrence en interne) ; des enseignants à qui l’on confient pléthore de nouvelles tâches comme l’orientation des élèves, la prévention, la « déradicalisation »..., qu’on enjoint à se connecter à une plateforme informatique remise à jour régulièrement avec de nouvelles directives, et qui n’auraient plus droit au temps partiel et verraient leur accès à la retraite être soumis au régime général (départ à la retraite de 55 ans à 67 ans et baisse de 20% des pensions – calculé sur les 10 dernières années et non les 5 dernières années)...

« La coupe est pleine » aussi en Belgique comme l’indiquent ces différents témoignages entendus par une délégation de la section lilloise du PCF qui s’est rendue, le 26 mai, à un meeting de lutte du PVDA (Parti des travailleurs belges flamands) à Bruges. Autour du slogan « De Maat is vol », la rencontre portait sur le projet de loi travail (loi Peeters) qui vise notamment à annualiser le temps de travail, permettant au patron de faire travailler les salariés jusqu’à 45h par semaine (le temps de travail légal actuel est de 38h) et à allonger l’âge de départ à la retraite (de 65 à 67 ans) en supprimant la possibilité de partir en pré-retraite.

L’invitation faite aux camarades lillois par la fédération Flandre Occidentale du PVDA n’a rien du hasard. Le projet de loi de travail belge, comme la loi El Kohmri, sont des déclinaisons de recommandations européennes et traduisent un consensus chez les gouvernants européens qu’ils soient libéraux comme le gouvernement fédéral belge de Charles Michel ou « socialiste ». Loin d’une harmonisation vers une Europe sociale progressiste, c’est à la mise en concurrence généralisée des droits sociaux que l’on assiste au sein de l’UE. L’invitation traduit aussi l’intérêt porté au mouvement social français qui s’est structuré pour la conquête de nouveaux droits depuis mars, que Joseph Demeulemeester, de la direction fédérale du PCF Nord et Omer Y, de la JC, ont pu présenter à un public très attentif. La traduction assurée par Jouwe Vanhoutteghem, appelant parfois des précisions ou ajouts sur certains points, montre combien l’histoire et l’actualité des luttes populaires françaises sont connus des camarades belges et flamands en particulier.

La convergence et les jonctions des luttes en Europe sont plus que jamais à l’ordre du jour. Le 26 mai, huitième journée de mobilisation en France, était d’ailleurs marquée en Belgique par une grève de la SNCB et par une longue grève en cours des agents pénitentiaires. Le 24 mai, 60 000 personnes avaient défilé à Bruxelles contre la loi Peeters[1]. Nous avons aussi pu échanger avec Filip Desmet, responsable régional, et Tom De Meester, spécialiste de l’énergie au PTB, sur les usages des techniques de communication. Ce dernier a en effet forgé le terme de « Turteltaks » pour attaquer le projet de la ministre Turtelboom du gouvernement fédéral flamand de faire payer aux ménages le coût du parc solaire et, obtenu la démission de cette dernière en structurant une forte mobilisation. L’enjeu de la rencontre était aussi là : s’échanger des informations et des « tips », des recettes qui marchent, pour renverser les gouvernements anti-sociaux et œuvrer à la construction d’une autre Europe. Thomas Alam

[1] En Belgique aussi, le gouvernement cherche à criminaliser le mouvement social, avec une présence et une violence policières disproportionnées, et à convaincre l’opinion publique que manifestants = casseurs

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