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Le Stationnement

Le développement de la politique du stationnement payant dans le centre-ville de Lille rencontre de forts retentissements sur les quartiers périphériques [1].


Les parkings publics gratuits se faisant de plus en plus rares, la tentation est grande, pour les pouvoirs publics de faire payer leur accès. Le Front de Gauche estime que ce serait pourtant une grave erreur [2]car les quartiers concernés sont des quartiers populaires accueillant un grand nombre d’habitants aux revenus modestes déjà fort touchés par l’augmentation du coût de la vie.

Proposition concrète :

  • Re-municipaliser sous forme de régie publique les parkings en délégation de service public.

Des alternatives à la voiture, oui, mais à quel prix ?

Le Front de gauche conçoit l’horodateur comme un outil fiscal injuste pour les citoyens : une politique fiscale de gauche cherche à ce que chacun puisse payer en fonction de ses moyens (et non de ses besoins) alors que le parking payant pénalise prioritairement les automobilistes pauvres.

Cependant, les stationnements payants ne sont pas installés par hasard. Un bon nombre d’entre eux présente une utilité dans le cadre du plan de déplacement urbain [3]. Ils doivent donc être remplacés par des équipements alternatifs et gratuits.

D’autres choix permettent de réguler ce flux ( mobilier urbain, offre de transport en commun ou encore plus globalement aménagement du zonage ). Nous développerons l’offre des transports en commun Lillois tout en étendant leur gratuité dans un premier temps aux scolaires et aux allocataires du RSA, dans un second temps à l’ensemble des usagers. Lorsque le but d’un stationnement payant est de favoriser la rotation des véhicules, le remplacement des zones payantes par des zones bleues permet de ne pas pénaliser les automobilistes au bas revenu. Il est à noter que le mélange des deux systèmes est possible : une tarification du type 1re demi-heure gratuite + tarification horaire pour les demi-heures suivantes est envisageable.

Propositions concrètes :

  • Geler l’augmentation des tarifs de parkings.
  • Privilégier l’installation de zones bleues plutôt que des parkings payants.
  • Continuer à développer les parkings relais gratuits autour des centres-villes.
  • Rendre immédiatement les parkings du CHR gratuits. Leur caractère payant n’est en rien justifié par le besoin de fluidifier la circulation. L’exploitation commerciale de l’urgence des situations qui amènent les usagers de l’hôpital à s’y stationner est scandaleuse.

Un besoin réduit pour certains types d’utilisateurs.

Nous comprenons le besoin de désengorger la ville d’un flux automobile trop lourd, mais les revenus modestes sont les principales victimes des politiques tarifaires du stationnement (nous faisons d’ailleurs le même constat pour les transports en commun).

Cependant, les salariés travaillant à Lille sont souvent obligés d’utiliser leur véhicule pour se rendre sur le lieu de travail, car leur domicile n’est pas desservi par les transports en commun.

Pour ce type de voyageurs, la politique de parking relais est associée à une double peine : être à la fois obligé de payer le coût d’un transport automobile et le coût du transport en commun.

Propositions concrètes :

  • L’accès aux tarifs résidents accessible pour tous les demandeurs d’emploi et pour les salariés non-imposables travaillant à Lille.
  • Un certain nombre de professionnels (dont les kinésithérapeutes, pédicures, podologues et orthophonistes) ont accès à un tarif U (0.34 € l’heure). Ce tarif pourrait être accessible aux professions travaillant dans les services à la personne, professions aux revenus souvent moindres que les métiers cités précédemment.

Stop à la politique de tarification du stationnement dans les quartiers populaires.

Nous nous opposons :

  • aux diminutions du nombre de places de stationnement autour des futurs logements sociaux.
  • à la remise en cause de la gratuité de stationnement dans les quartiers populaires (Wazemmes, Moulins, Fives, Lille-Sud) qui nécessitent moins de restrictions de circulation que le centre de Lille.

Notes :

[1Sur la métropole Lilloise, la contrainte de stationnement s’est largement étendue ces dernières années. Limitée à une surface de 9 km2 en 1998, elle concernait en 2006 53 km2. En 2014, des stationnements payants existent dans des quartiers populaires tels que Lille sud, Wazemmes, et Fives (source : étude Certu 2006).

[2En 2006, 50% des habitants lillois disposent d’au moins un véhicule dans leur foyer. 50% d’entre eux ne disposent pas de garage ou d’une place de parking privé (source étude Certu 2012). Sur la métropole, ce taux monte à 73%. Parmi ces habitants, nombreux sont ceux qui travaillent sur Lille.

Il serait donc faux de penser que seuls les revenus élevés disposent de véhicules, sur la métropole lilloise, 70% des chômeurs, 79% des employés et 74% des ouvriers vivent dans un foyer équipé d’au moins un véhicule.

[3Ils permettent de réduire la place trop prépondérante de l’automobile en ville et d’améliorer la qualité de vie. Ils participent à la régulation du flux automobile.

Leurs durées maximales de stationnement (1h20 en zone orange, 2h40 en zone verte) encouragent la rotation des véhicules.

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