« Il y a les fauteurs de crise et les profiteurs de la crise, et souvent ce sont les mêmes, s’insurge le maire de Saint-Amand-les-Eaux. Ce n’est pas au monde du travail de régler la facture de la faillite de ce système. » Certes, la proposition, en l’état actuel des rapports de forces au Palais-Bourbon, n’a guère de chances d’être inscrite à l’ordre du jour prioritaire. Encore moins d’être adoptée. Tout au plus le groupe de la Gauche démocrate et républicaine pourra-t-il l’inscrire dans une « niche » parlementaire à sa disposition et, après un tour de discussion générale, elle sera repoussée, la majorité considérant qu’il n’y a pas lieu à délibérer.
Elle n’en répond pas moins à des interrogations croissantes chez les parlementaires, y compris dans la majorité. Comment admettre que soient mis en oeuvre des plans de soutien à des secteurs industriels, au premier rang desquels l’automobile, d’encouragement au chômage partiel, alors que, parallèlement, les « marges » des entreprises sont préservées, quand elles ne progressent pas ? Dans les milieux sociaux, et même dans les sphères gouvernementales, certains avouent redouter que le contexte de crise ne serve de prétexte à des opérations de restructuration afin de conserver les taux de rendement pour les actionnaires.
« ENCOURAGEMENTS »
« Chômage partiel, (rémunération d’)actions partielles », est un mot d’ordre qui se répand dans les entreprises en proie aux fermetures temporaires. M. Bocquet dit avoir reçu de nombreux « encouragements » de la part des salariés et de leurs représentants qu’il a rencontré, la région Nord-Pas-de-Calais étant fortement touchée en matière de licenciements et de chômage technique. Après quatre semaines de cessation d’activité, les salariés de Renault-Douai viennent à peine de reprendre le travail.
S’il revendique « une initiative personnelle », le député n’en nourrit pas moins l’espoir que cette proposition circule « pour en faire une sorte de référendum d’initiative populaire ». P. Roger, le Monde du 6 janvier 2009