La dette publique a mauvaise réputation, d’abord parce qu’il s’agit d’une dette (et que « qui paie ses dettes s’enrichit »), ensuite parce qu’elle est publique. On peut d’abord remarquer au passage que la crise financière, qui est en train sous nos yeux de se transformer en une crise économique, ne s’est pas déclenchée comme une crise de la dette publique, mais bien comme une crise de la dette privée (des ménages, en l’occurrence). Plus fondamentalement, le fonctionnement du capitalisme repose sur un immense écheveau de dettes enchevêtré et la monnaie moderne elle-même est une monnaie de crédit, c’est-à -dire rien d’autre qu’une dette des banques. La dette publique est d’un genre particulier puisque, en tant que dette de l’Etat, elle correspond à un endettement de l’ensemble des agents vis-à -vis de lui-même. Et si la dette publique peut être un mal, ce n’est pas celui qu’on croit, et ce mal est parfois nécessaire en ce qu’il permet d’éviter le pire.
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