RENCONTRE-DÉBAT
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Le peuple, la crise et la politique : où en est-on ?

avec

Michel Simon,

sociologue, professeur honoraire à l’Université de Lille 1

Vendredi 17 juin 2011 à 18H 30,

Espace Marx, 6 bis rue Roger Salengro, HELLEMMES

(accès Métro : station Marbrerie)


Les attitudes relatives à l’autorité, à l’insécurité, aux immigrés constituent-elles désormais les déterminants premiers des choix politiques des Français, au détriment des enjeux socio-économiques chers à la « vieille gauche » ? Une gauche moderne doit-elle tirer un trait sur les catégories populaires et ouvrières, qui auraient massivement et définitivement basculé vers la droite et surtout l’extrême droite ? On ne saurait se limiter à une dénonciation seulement idéologique d’assertions qui ne reposent pas sur rien. On se propose plutôt de les soumettre à l’épreuve minutieuse des données empiriques disponibles[1]. Avec l’éclatement d’une crise sans précédent depuis 1945, qu’est-ce qui demeure, qu’est-ce qui change, dans quelle mesure (et dans quel sens) dans l’esprit de la population et de ses diverses composantes ?

Dans une intervention dont l’objectif est de susciter la mise en commun des réflexions et expériences de chacun, on pourrait évoquer les interrogations suivantes :

  • Le sentiment de « mal vie » connaît une progression extrêmement significative. Les inquiétudes qui lui sont associées portent sur des thèmes très divers (chômage, pouvoir d’achat, environnement, insécurité, immigration, rôle des marchés financiers internationaux...). Lesquels passent désormais au premier plan et mobilisent les anxiétés les plus intenses ?
  • Les dispositions protestataires s’avivent. S’accompagnent-elles ou non d’une mise en cause explicite du libéralisme, voire du capitalisme (réactions à « la Bourse », « privatisation », « profit », « nationalisation », « capitalisme » ; jugement porté sur l’influence – insuffisante ou excessive – des syndicats de salariés ou des milieux d’affaires sur la politique du gouvernement ; préférence pour plus de liberté laissée aux entreprises ou pour un contrôle plus strict exercé par l’Etat ...) ?
  • On pouvait penser (par analogie avec les années 1930) que la crise économique et sociale susciterait une nouvelle poussée des postures autoritaires et d’une xénophobie à composante raciste. L’autoritarisme, le rigorisme répressif, l’homophobie, l’hostilité aux immigrés, l’islamophobie sont-ils vraiment en progression ?
  • Dans une conjoncture de plus en plus conflictuelle, où la révolte monte et où le désir de changement se fait de plus en plus pressant, la crise du rapport au politique connaît-elle une rémission, ou, a-t-elle, comme tout l’indique, encore gagné en acuité, comme le montre notamment la poussée de l’abstention ? Qu’en est-il actuellement de la confiance que les Français accordent à la droite ou à la gauche pour gouverner le pays ? De leur positionnement politique, de leurs préférences partisanes ?
  • Quid notamment de la poussée du FN ? Cette dernière est-elle résistible, et à quelles conditions ? Où se situent précisément les obstacles que rencontre une perspective de transformation sociale clairement orientée à gauche ? Mais aussi, sur quels atouts peut-elle s’appuyer ? Sur la base de quelle pratique politique ?

[1] On s’appuiera principalement (mais non exclusivement) sur les résultats de l’enquête réalisée par Guy Michelat et moi en juin 2010, avec le soutien de la Fondation Gabriel-Péri (terrain confié à TNS-SOFRES). Pour un premier état de cette recherche, cf. Guy Michelat, Michel Simon, « Inquiétudes, dynamiques idéologiques, attitudes politiques : quoi de neuf ? », SOFRES, L’état de l’opinion 2011, Editions du Seuil, p. 137-159.

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