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Ne pas jouer La Poste en Bourse

le samedi 22 novembre, mobilisation importante à l’appel de l’intersyndicale des postiers contre la privatisation de la poste à 14 H à Lille, Place du Théâtre (entre l’opéra et la vieille bourse).


Service public . Le krach boursier renforce les arguments du comité pour un référendum sur La Poste, qui tenait mercredi son premier débat public à Paris.

L’irruption de la crise a donné du grain à moudre aux opposants à la privatisation de La Poste. Cette nouvelle donne était perceptible, mercredi soir à la Bourse du travail à Paris, lors du premier débat public organisé par le Comité national pour un référendum sur La Poste, qui réunit une cinquantaine d’organisations dont les syndicats de La Poste, les partis politiques de gauche et des associations citoyennes. La plupart des 21 intervenants ont ainsi développé l’idée que le krach boursier démontre encore plus, si besoin était, à quel point l’ouverture du capital de La Poste puis l’entrée en Bourse prévues par le patron des postiers, Jean-Paul Bailly, et par le gouvernement, sont porteuses de risques, tant pour les usagers que pour les postiers.

Sortir de la finance

« Après le krach boursier, nous sommes à un moment charnière, tout dépend maintenant de la mobilisation sociale », a lancé Aurélie Trouvé, pour ATTAC. « Dans ce changement de période ouvert par la crise, il faut en profiter pour exiger de sortir de la finance tout ce qui est service public et services sociaux en général », a appuyé Michel Husson, chercheur à l’IRES, pour qui la privatisation de La Poste est moins à l’ordre du jour que jamais. « Le gouvernement allemand vient d’ailleurs de renoncer à vendre 25 % du capital de Deutsche Bahn », pointe l’économiste. Le « doute » qui pourrait gagner le gouvernement sur l’opportunité d’annoncer maintenant une privatisation doit être saisi pour mobiliser plus encore, selon les membres du comité, qui ont insisté sur l’idée d’une « victoire possible », qui donnerait du souffle aux autres batailles sur les services publics de la santé, de l’éducation.

« C’est un combat juste que nous allons gagner, et ce serait la première victoire de l’ère Sarkozy », s’est enthousiasmé Patrice Bessac pour le PCF. Pour « gagner », la plupart des intervenants estiment qu’un appel à un référendum permet de rassembler : « C’est le seul axe qui permette de dépasser l’opposition factice entre les intérêts des usagers et des salariés », a estimé Michel Jallamion, des collectifs de défense des services publics.

victoire possible

« Les luttes contre les privatisations à France Télécom et EDF ont échoué, elles ont été trop souvent cantonnées aux salariés des entreprises concernées », a affirmé la représentante d’ATTAC. Au final, la grève des postiers a été peu évoquée comme levier majeur. « On ne fera pas l’économie d’un combat social », a tenu à corriger Olivier Besancenot pour la LCR.

L’objectif du « référendum d’initiative populaire », sujet à de nombreux obstacles de procédure (réunir les signatures de 182 parlementaires et de 4,5 millions d’électeurs), n’a cependant pas la même valeur pour toutes les organisations du comité. Pour certaines c’est un but en soi, le « bon remède pour réintroduire l’intérêt général » (Jean-Luc Mélenchon), pour obtenir un « débat public », pour d’autres c’est un simple point d’appui pour la mobilisation. « La grève du 23 septembre a été une étape importante, le 22 novembre doit permettre d’élargir la mobilisation. Une victoire peut être arrachée avant la convocation d’un référendum », a ainsi déclaré Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT.

Fanny Doumayrou dans l’Huma du 24/10/2008

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