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Atelier n°8
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Quelles transformations du PCF ?

1. L’objet de notre engagement. L’objet de notre organisation.

2. Militer dans la France d’aujourd’hui.

3. La démocratie au sein du parti communiste.

4. Les directions.


Sommaire

* 1. L’objet de notre engagement. L’objet de notre organisation. * 2. Militer dans la France (...) * 3. La démocratie au sein (...) * 4. Les directions

1. L’objet de notre engagement. L’objet de notre organisation.

Hommes et femmes membres du parti communiste, nous nous sommes engagés car nous pensons qu’existent ici et maintenant les moyens pour que chaque individu soit en maîtrise des ressources, des savoirs, des pouvoirs et d’un environnement lui permettant de construire sa vie, de rendre sans cesse meilleure la vie des autres hommes et femmes de notre pays, d’Europe et du monde. Nous nous sommes engagés car nous pensons que tous ces potentiels peuvent être libérés des logiques qui les entravent, comme la société peut l’être de toutes les aliénations, dominations et discriminations qui s’opposent à l’émancipation de la personne humaine.

Avoir une vie sans cesse meilleure, c’est évidemment contribuer à satisfaire les besoins les plus élémentaires et vitaux de chacun et de chacune : l’alimentation, l’eau, l’énergie, un toit, l’accès à la santé, à l’éducation et à la culture...

Avoir une vie sans cesse meilleure, c’est créer les conditions de l’épanouissement de chacune et de chacun ; un épanouissement au travail, par la satisfaction qu’il procure, la reconnaissance sociale qu’il génère, la juste rétribution dont il est l’objet ; un épanouissement dans ses choix de vie personnelle par le respect de ceux-ci.

Avoir une vie sans cesse meilleure c’est la possibilité de vivre ensemble dans la diversité, qui passe par les droits de chacune et chacun dans la cité, dans la Nation et dans le cours de l’Europe et du monde. C’est assurer les libertés individuelles et collectives, et une pleine égalité et reconnaître les droits civils, sociaux, syndicaux et démocratiques de chaque homme et de chaque femme ; c’est, par le biais de l’organisation de services publics, de la démocratisation de la vie politique, économique et sociale, par la mise à disposition de tous les savoirs, donner à chacun et chacune les pouvoirs de participer à toutes les décisions utiles à leur vie et au développement commun.

Avoir une vie sans cesse meilleure, c’est agir avec la même détermination pour le progrès humain dans le monde : ne laisser personne souffrir de la faim quand la planète est assez riche pour en finir avec ce fléau ; permettre à chaque être humain de vivre comme il rêve ; assurer le développement de l’humanité dans le plein respect de l’environnement ; bâtir un monde solidaire respectueux des droits des peuples et de la personne.

Avoir une vie sans cesse meilleure, c’est refuser toutes les violences, tous les récessions imposés aux êtres humains par le système capitaliste, c’est être de toutes les luttes d’émancipation humaine en remettant en cause jusqu’à les dépasser toutes les formes de domination : l’exploitation au travail et le contrôle de l’économie par la finance comme la domination patriarcales, les violences et les guerres comme les menaces sur l’environnement, c’est en finir avec toutes ces aliénations et discriminations, souvent liées les unes aux autres, et avec tous les mécanismes qui en favorisent la reproduction et l’aggravation.

Ces objectifs, nous les hommes et les femmes qui composons le parti communiste les portons avec d’autant plus d’ambition que nous sommes pleinement conscients des capacités extraordinaires qui sont celles de l’humanité pour l’émancipation personnelle et collective.

Mais nous savons aussi que face aux classes dominantes rien ne bougera sans une forte intervention populaire.

Aussi, nous faisons le choix de nous organiser au plan politique, d’être constructeurs et acteurs d’un parti : le parti communiste français. Pour faire avancer la conscience de notre humanité commune, de l’intérêt commun de millions d’hommes et de femmes à dépasser le capitalisme pour construire d’autres possibles, nous voulons porter notre espérance révolutionnaire. Nous voulons construire un projet pour la France et l’Europe, apte, par de grandes réformes à répondre profondément aux attentes populaires dans les cinq prochaines années.

Nous savons en effet que la démocratie et l’intervention de chacun et chacune est le levier pour y arriver ; nous voulons un parti politique sans esprit hégémonique qui soit en capacité de répondre à cette démarche et à cette ambition en l’incarnant dans son organisation et son fonctionnement.

Nous savons en effet que des rassemblements populaires et politiques dans les luttes et la gestion sont les chemins pour y parvenir ; nous voulons un parti qui soit en capacité par ses initiatives d’y contribuer et ainsi d’impulser toute une dynamique de transformation sociale. Nous savons en effet qu’il faut sans cesse inventer pour répondre aux enjeux de la planète ; nous voulons un parti qui soit en capacité de faire fructifier toutes les idées. Nous voulons un parti de la jeunesse en pointe de la construction d’un autre avenir !

Toutes ces exigences, elles doivent être portées par les membres du PCF et ceux et celles qui partagent les objectifs ici rappelés pour le transformer et en faire le parti communiste du monde et des aspirations d’aujourd’hui !

Une organisation populaire à l’image du monde du travail, au cœur du quotidien des salariés des villes et des territoires ruraux, au diapason de tous les rêves de la jeunesse et du monde de la culture. Un parti présent et actif depuis les plus petites revendications jusqu’aux plus grandes des luttes sociales et démocratiques ; un parti au cœur des controverses intellectuelles de notre temps ; un parti offensif dans la gestion des collectivités et du pays car partisan de la démocratie participative, un parti actif pour un nouvel internationaliste porteur de coopération et de paix un parti porteur des espérances révolutionnaires d’un monde enfin libéré.

C’est aux transformations à effectuer afin de disposer d’un tel parti qu’aujourd’hui nous voulons travailler, voici les premières réflexions de l’atelier soumises à vos débats et à ceux de la journée du 14 juin.

2. Militer dans la France d’aujourd’hui.

L’engagement de chaque homme et de chaque femme au sein de ce parti est affaire de conviction. Il doit, au-delà de sa motivation première, être un pas dans le sens de ses objectifs politiques, en étant une source de bonheur, d’accomplissement personnel et d’avancées pour ceux et celles qui le composent. Il doit être utile en aidant réellement à faire avancer idées et projet, rassemblements et actions, acquis et progrès dans son entreprise, sa ville comme dans le monde.

L’efficacité de cet engagement est en lien direct avec la place et le rôle de chaque adhérent(e) au sein du parti, aux capacités du collectif à faire progresser chacune et chacun dans sa connaissance du monde, dans sa maîtrise des enjeux et des actes politiques à accomplir. La fraternité, la sérénité des débats, la capacité pour chacun et chacune d’investir selon son choix les activités militantes, d’investir des responsabilités pour un temps et surtout de porter ses idées et de pouvoir participer aux choix collectif sont des conditions d’un rayonnement militant, d’une capacité à faire bouger les lignes.

Tout cela, nous le savons, nous avons essayé à plusieurs reprises de le traduire dans nos statuts. Beaucoup de choses ont bougé dans le sens d’une plus grande prise en compte des individus, le débat a évolué aussi mais, nous ne sommes pas arrivés à une pratique alliant rayonnement individuelle et efficacité, visibilité collective, proximité et portée idéologique, diversités et unité de projet et d’action. Comme si nos avancées statutaires se prenaient les pieds dans les réalités des pratiques ou plutôt s’ajoutaient au lieu de mettre en place des réponses neuves.

Si la place et le rôle de chaque communiste dans ses liens avec la société, dans le travail permanent sur l’analyses des contradictions et l’élaboration des réponses avec les individus est la clé, n’avons-nous pas aussi à tout évaluer et à tout reprendre, de ce qui vient de loin comme du travail accompli récemment et de nos expérimentations ? Notre organisation, nos règles de vie, ne sont elles pas à penser comme si nous avions à construire la grande force de changement nécessaire à la France telle qu’elle est aujourd’hui, avec sa sociologie actuelle, les modes de vie des hommes et femmes de notre époque, la façon dont sont organisés nos villes, nos campagnes et la vie économique dans les entreprises, le niveau des connaissances et de l’information, la construction européenne et la mondialisation...

N’est ce pas une démocratisation inédite du fonctionnement du parti communiste qui doit émerger du prochain Congrès ? Un parti moderne et utile car ancré dans la nécessaire implication des individus ?

Cela pose plusieurs questions : redéfinition des espaces et formes de pouvoirs et d’intervention des adhérent-es, a-t-on par exemple eu raison de différencier lieu d’action et lieu de souveraineté (débats sur AG et cellules) ? N’y a t il pas à rechercher partout l’élaboration commune, la consultation la plus directe possible des communistes ?

Quelle conception de la « proximité » ? Nous avons avant tout une implantation territoriale liée aux repères démocratiques (communes, cantons, circonscriptions...) et de vie dans notre pays. Comment dans ce cadre nous organiser pour gagner en notoriété, faire mieux identifier nos combats, locaux et nationaux, notre différence, nos militants, nos candidats et nos élus, et ainsi se donner les moyens de se renforcer ?

Nos élu-es sont à ce titre source de rayonnement de nos idées, d’innovation dans les luttes et la gestion, ils-elles sont des éléments de résistance, de démonstration qu’une autre politique est possible, ils-elles portent ou créent l’audience nationale de notre parti. Comment alors travailler aux rapports existant entre les élus et le parti, aux rapports pouvant permettre de renforcer les uns et les autres dans le respect de l’autonomie de chacun ?

Cela suffit il ? Nous avons mesuré lors des dernières échéances que cela était essentiel pour l’avenir de notre combat mais, avec la présidentialisation de notre vie politique, nous avons besoin de travailler d’autres facettes de la proximité !

Quelle place à l’initiative de nos élus-es sur les questions nationales et internationales ? Ne faut-il pas donner une visibilité nouvelle à cet engagement ?

Quelle construction d’une proximité liée aux préoccupations ou aux intérêts des individus ? Ne faut-il pas aller beaucoup plus loin dans la structuration de liens par centres d’intérêt, peut on envisager une appartenance au parti par ce chemin pour rayonner au plan national ? Quelle place dans ce cadre à un effort spécifique d’information et de formation des communistes ?

Enfin quel nouveau processus de construction du Congrès ? Peut-on en rester aux statuts actuels ou faut il se donner tous ensemble un code de « nouvelle conduite »pour celui-ci avant de changer les statuts ?

Mais d’autres questions sont à débattre : celle de la direction nationale, elle est mise en cause, à juste titre, il faut non seulement la renouveler mais aussi repenser ses missions et ses critères de composition de fond en comble. Nous allons en traiter, mais il faut aussi aborder un autre problème, et pas des moindre, celui de l’unité de projet et d’action du parti.

3. La démocratie au sein du parti communiste.

Cette question dépasse largement celle du simple « droit à la parole » ou du simple « respect de la différence », cela est acquis au delà des textes qui les ont actés !

Ces textes ont décidé d’en finir avec le « centralisme démocratique » C’est peut être une réalité : l’expression est libre, chacun-e peut dire ce qu’il veut dans le parti ou dans les médias pour ceux qui y ont accès mais avons-nous construit un réel commun et une réelle liberté individuelle, rien n’est moins sûr !

La diversité est une réalité, nous en avons fait une référence ! Avons-nous pourtant réussi à ce qu’elle soit un atout où chacun-e s’obligerait à chercher à comprendre les divergences pour chercher à construire les meilleures réponses ? Ou est-elle d’abord une source de stérilisation par la création de tendances ; de cacophonie et de trouble dans l’expression publique du PCF, allant jusqu’au rejet des choix démocratiques faits par les adhérent(e)s ?

Avons-nous réellement donné de nouveaux droits aux communistes ou avons-nous permis à des dirigeants de se positionner en leaders d’opinion ?

N’avons-nous pas, marqué-es par notre passé, été indulgents avec le non respect des choix majoritaires des communistes ?

Plus clairement où en sommes-nous réellement d’un fonctionnement sachant combiner démocratie et efficacité de notre organisation ?

Cette interrogation pose évidemment la question de la structure de nos directions et de leur capacité à élaborer, faire élaborer, porter dans l’opinion un travail politique commun.

4. Les directions.

Elles doivent être à l’image du projet de société que nous voulons construire, en lien avec notre stratégie de vaste rassemblement. Des directions en prise avec les réalités de terrain et le nécessaire besoin de réflexion théorique. Des directions à l’image du peuple dans toute sa diversité.

La dernière période a en outre donné à voir des carences actuelles de l’organisation de nos directions, de leur difficulté à prendre et mettre en oeuvre les décisions que peuvent imposer le débat politique et la bataille d’idées. Et cette carence se retrouve parfois au niveau des fédérations, mais surtout au niveau des organismes de direction nationaux, à savoir le Conseil national (CN), le Conseil exécutif national (CEN) et l’absence de secrétariat national.

Nous avons besoin d’organiser le travail de nos directions moins autour de débats stratégiques d’ordre général, par trop souvent construits sur des postures pré-établies, que sur le fond de la bataille d’idées existant dans le pays, sur nos difficultés à y poser notre marque et sur les moyens de les résoudre.

Au niveau du CN, cela supposerait de privilégier systématiquement des ordres du jour relatifs à la vie des gens, à la réalité telle qu’elle est, aux manifestations de l’idéologie dominante, et en construisant le débat à partir d’un travail préparatoire des commissions et des secteurs avec toujours à l’esprit la recherche d’un débouché politique en terme d’initiatives, d’intervention des dirigeants communistes, de lancements de campagnes... C’est en ramenant nos interrogations stratégiques et identitaires à leur juste place dans le débat politique que nous serions en capacité de progresser collectivement dans le débat, de gagner en clarté et en lisibilité pour au final faire des choix utiles pour l’action politique.

De la même façon, le CEN devrait être réorganisé en fonction des objectifs politiques qu’on lui assigne, pas en fonction de savants et paralysants dosages de représentations de diverses sensibilités politiques : être un exécutif, c’est-à -dire animer et impulser concrètement la bataille politique des communistes, en endosser la responsabilité propre, organiser notre présence dans le débat public... Il devrait donc être composé en fonction de ses seuls objectifs et de la disponibilité de ses membres à les assumer.

Enfin, parce que le suivi dans la durée de ces décisions politiques a souvent manqué ces dernières années, parce que la fonction de secrétaire national-e est source d’une excessive personnalisation de notre direction, il semble nécessaire de constituer un secrétariat à cet exécutif, dont le nombre réduit de membres, le mode de responsabilité politique (devant le Congrès ou le CN ?) est évidemment en débat. Toutes ces questions interrogent aussi notre capacité à faire émerger une direction à l’image de notre société et rendent compte des problèmes posés par la disparition de toute politique de cadres et donc de la nécessité de réussir à former de nouvelles générations de cadres et d’élu-e-s issus de milieux populaires, employés et ouvriers, fils ou petits fils d’immigrés, respectueuses de la parité.

Enfin, et aussi dans cet esprit de revitalisation d’une politique de cadres, nous pourrions travailler à , d’une part des espaces d’éducation populaire ouverts à toutes celles et tous ceux qui s’investissent dans le champ de la transformation sociale (communistes, syndicalistes, militants associatifs, compagnons de route) et d’autre part à des modules de formation pour nos adhérents.

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