L’expulsion de deux grévistes algériens ce dimanche, à la veille du réveillon, en dépit de toute considération sur leur état de santé, en dépit de la parole donnée sur l’absence d’expulsion des grévistes de la faim, fait tomber les masques. Cette expulsion écœurante fait d’ailleurs suite à un jugement en appel demandé par l’Etat quand une première décision de justice avait statué en faveur d’une libération des deux sans papiers.
Un préfet nommé hier par Nicolas Sarkozy poursuit aujourd’hui sous François Hollande les mêmes objectifs. Nous mettons en garde le gouvernement qui prend une lourde responsabilité en choisissant de se placer dans cette continuité, et lui rappelons que nous n’avons pas contribué à faire élire M. Hollande pour ses beaux yeux, mais pour en finir avec la politique sarkozyste. La réponse à la situation des sans papiers lillois dépasse donc le traitement administratif des dossiers individuels par les services préfectoraux. Il y a ici un choix politique, celui de ne pas reconnaître l’injustice faite aux sans papiers, celui de nier le caractère collectif de leur lutte.
Il faut une réponse politique et des engagements clairs pour que cesse la grève de la faim. D’urgence.
Alors certes, la grève de la faim ne fait plaisir à personne. Elle fait désordre. Mais, comme l’écrivait le prix Nobel de littérature et pacifiste Romain Rolland, « quand l’ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice ».
Le PCF présente ses vœux fraternels aux sans papiers en lutte, et leur souhaite de voir leurs revendications aboutir au plus vite.
Lille, le 1er janvier 2013,
Joseph Demeulemeester secrétaire de section de Lille du PCF