Nous déplorons un taux d’abstention, qui, même s’il reste au niveau de 2004 à Lille, est particulièrement élevé dans les quartiers populaires, qui explique que l’électorat de droite ait été le plus mobilisé pour ces élections. Cette abstention traduit, d’une part, l’ampleur de la défiance des électrices et des électeurs envers une construction européenne qui se refuse obstinément à entendre les exigences d’une refondation sociale et démocratique de l’Union européenne, qui bafoue le « non » des français au traité de Lisbonne. D’autre part, ces résultats illustrent dans le même temps la difficulté persistante à transformer cette défiance en une alternative forte et crédible aux politiques libérales.
Jacky Hénin est réélu député européen avec 6,84% des suffrages dans la circonscription Nord Ouest, faisant mentir les déclarations de Martine Aubry qui en appelait grossièrement au vote utile en faisant croire que les liste obtenant moins de 10% n’auraient pas d’élus.
Point sur les résultats nationaux :
Le score national obtenu par le Front de gauche est de 6,47% (6,17% en métropole) soit un résultat en progression de 0,6 points par rapport aux européennes de 2004. Les scores progressent dans l’ensemble des circonscriptions. 5 députés français iront rejoindre la gauche unitaire européenne :
• Jacky Hénin est élu dans la circonscription du Nord-Ouest (6,84%) • Patrick Le Hyaric est élu dans la circonscription d’Ile de France (6,32%) • Marie-Christine Vergiat est élue dans la circonscription du Sud-Est (5,90%) • Jean-Luc Mélenchon est élu dans la circonscription du Sud-Ouest (8,15%) • Elie Hoareau est élu dans la circonscription des DOM (21%)
Déclaration du comité exécutif du PCF
Quatre électeurs sur dix seulement se sont rendus aujourd’hui aux urnes dans notre pays. Il faut dire que tout a été fait, au niveau du pouvoir comme de ses relais médiatiques, pour brouiller les repères, dissimuler les enjeux du scrutin, refuser le débat, et ainsi pouvoir continuer la politique de libéralisation, de concurrence à tout va, de casse sociale qui est celle de l’Union européenne.
Dans ce contexte, un peu plus d’un votant sur quatre a exprimé son soutien à Nicolas Sarkozy et aux listes UMP. Mais la confusion a été systématiquement entretenue sur les votes qui permettraient d’exprimer clairement son opposition aux politiques libérales en France et en Europe. La fausse compétition mise en scène dans les derniers jours entre les listes d’Europe-écologie et du Modem, sur fond de consensus libéral, en a été une illustration éloquente. Quant au Parti socialiste, son très net recul confirme le divorce entre les attentes du peuple de gauche et ses orientations actuelles.
Dans ces conditions, le seul signe d’espoir à gauche vient ce soir des résultats des listes du Front de gauche.
Sa campagne a permis d’ouvrir un débat constructif sur les conditions d’une alternative à gauche. La dynamique unitaire et politique créée par cette campagne a suscité un intérêt croissant. La démarche des listes du Front de gauche démontre qu’il y a décidément une place pour une gauche déterminée qui, dans le prolongement du mouvement social, oeuvre à rendre meilleure la vie de nos concitoyens.
Il reste beaucoup à faire dans cette voie, et cette perspective est d’autant plus nécessaire au lendemain des résultats enregistrés en France et en Europe. Ces résultats devraient permettre de renforcer le nombre de députés européens français qui iront siéger au groupe de la Gauche unitaire européenne au Parlement européen.
Le Parti communiste, qui va analyser dans les prochains jours avec attention ces résultats, entend poursuivre la démarche qu’il a initiée dans cette élection : travailler à la construction de fronts politiques unitaires porteurs de propositions et de projets alternatifs susceptibles de faire gagner la gauche et de répondre aux attentes sociales et démocratiques de notre peuple.