Bettencourt : les plaintes pleuvent
L’Humanité 22 Juin, 2010
La femme d’Éric Woerth démissionne de la société gérant une partie de la fortune de la milliardaire.
Les plaintes tombent désormais comme à Gravelotte. Le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac (PS), avait beau jeu d’expliquer : « Pour l’instant, il n’y a ni affaire Bettencourt ni affaire Woerth », hier, c’était au tour de Me Olivier Metzner, l’avocat de Françoise Bettencourt-Meyers, fille de Liliane Bettencourt, l’héritière de L’Oréal, d’annoncer sa volonté d’attaquer en diffamation 
Me Georges Kiejman, l’avocat de cette dernière. Dans une déclaration, Me Kiejman accusait Me Metzner d’être le cerveau des enregistrements de conversations privées par un majordome. Ces bandes sont à l’origine d’une polémique qui met en cause Éric Woerth, à l’époque ministre du Budget, et sa femme Florence, chargée de gérer une partie de la fortune de Liliane Bettencourt au sein de la société Clymène. L’épouse du ministre aurait eu vent de la fraude fiscale dont est soupçonnée la milliardaire. Cette dernière a d’ailleurs annoncé la régularisation de ses avoirs restés à l’étranger indiquant être « l’une des premières contributrices privées à l’impôt sur le revenu ». Son compte suisse aurait été transféré « sur un contrat d’assurance-vie » au bénéfice de l’un de ses petit-fils. Hier, Éric Woerth a annoncé la démission de sa femme « dans les prochains jours ». Excluant toute aide à l’évasion fiscale, il a expliqué que le rôle de sa femme était de proposer des placements dans le cadre de la loi. Reste à Liliane Bettencourt à clarifier ses dons pour la campagne des régionales de Valérie Pécresse, mais aussi à Nicolas Sarkozy et à Éric Woerth, trésorier de l’UMP. Tandis que le scandale enfle, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, dénonçait la « vague de populisme » et appelait à « ne pas donner de l’eau à cet infâme moulin qui s’appelle le “tous-pourrisâ€