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Le vote aux européennes, quels enjeux ?

Un seul jour, un seul tour. Les élections européennes en France, c’est ce dimanche 25 mai. Le prochain train ne repassera que dans cinq ans.

Liberté Heddo en décrypte les enjeux dans son numéro du 23 mai 2014


Pour qui voter ?

751 députés européens (re)prendront le chemin de Bruxelles et Strasbourg à l’issue du scrutin de dimanche, dont 74 pour la France. Parmi eux, dix seront élus dans la circonscription Nord-Ouest. Celle-ci compte le Nord-Pas de Calais, la Picardie, la Haute et la Basse Normandie. Elle s’étend « du maroilles au camembert », selon le candidat UMP Jérôme Lavrilleux.

Le rôle des députés ? Seul organe élu par les citoyens, le Parlement représente 500 millions d’Européens. Il est chargé d’élaborer les lois européennes (directives), mais partage ce rôle avec la Commission et doit compter avec les groupes de pression, qui ont montré leur pouvoir d’influence sur les questions de santé, d’alimentation ou de libre-échange notamment.

Toutes les voix comptent

22 listes présentent des candidats dans le Nord-Ouest, ce qui entraîne un réel risque de dispersion des voix. Un écueil renforcé par le poids de l’abstention, qui n’a fait que progresser lors des précédents scrutins en France. Moins d’un électeur sur d’eux a voté en 2009. Le député communiste Jacky Hénin, candidat du Front de Gauche, avait été réélu de peu.

Les propositions du Front de Gauche

Le Front de Gauche cible essentiellement les normes sociales, l’industrie, la lutte contre l’austérité. En matière sociale, il propose la création d’un salaire minimum européenet l’harmonisation des règles sociales à l’échelle de l’Union, pour lutter, entre autres, contre le dumping social et des pratiques de concurrence déloyales. Contre la réduction des dépenses publiques, il veut renforcer les services publics et le rôle des collectivités. Dans le secteur de l’énergie, par exemple, « dix ans après la privatisation d’EDF-GDF, le marché de l’énergie impulsé par l’Union Européenne fait exploser les prix sans apporter de solution d’ampleur ». La reconstruction de services publics de l’énergie et leur coopération à l’échelle européenne « permettrait de faire baisser les prix de l’énergie, d’interdire les coupures d’électricité à l’échelle de l’Europe, de planifier une production d’énergie propre en Europe », avance le Front de gauche dans ses documents de campagne.

En matière économique, comme d’autres forces de gauche, dont les Verts, il refuse le projet de traité de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis, (TAFTA), actuellement en cours de négociation avec la Commission, malgré le refus du Parlement. Il plaide, comme le souhaitent les syndicats européens de salariés, pour une relance de la politique industrielle, notamment en développant les partenariats entre les grands acteurs. Député PCF et ancien candidat aux européennes, auteur d’un rapport parlementaire sur la question, Alain Bocquet avait avancé l’idée, il y a deux ans déjà , d’un « Airbus du ferroviaire », sur le modèle de l’aéronautique. Selon les syndicats européens, consacrer seulement 2 % du PIB européenchaque année pendant dix ans à une politique de relance permettrait la création de 11 millions d’emplois.

A l’unisson de nombreuses voix (ONG, assos, syndicats...) Le Front de Gauche milite aussi pour une véritable régulation de la finance, sur deux axes : redonner le droit à la banque centrale européenne de prêter aux Etats à taux faible, pour les libérer de l’obligation qui leur est faite d’emprunter au privé, à taux plus important. Bref, « la solidarité plutôt que l’austérité ».

Commission européenne : à gauche toute ?

Pour la première fois, et même si le choix final reviendra aux chefs d’Etat, ces derniers devront « tenir compte » du résultat des élections pour désigner le futur président de la Commission européenne, organe exécutif de l’Union. Qui succédera au libéral José Manuel Barroso ? Les sondages, qui placent l’extrême-droite en tête en France, indiquent que, à l’échelle européenne, la droite (PPE) l’emporterait d’une courte avance au Parlement. Selon cette logique, c’est donc son candidat, Jean-Claude Juncker, l’ancien Premier ministre luxembourgeois, ancien patron de la zone euro, qui prendrait les rênes de la Commission. Cette hypothèse est renforcée par la récente déclaration commune des formations clés du Parlement – socio-démocrates, centristes et droite – qui ont annoncé que leurs candidats respectifs soutiendraient le mieux placé des trois. Mais, l’Allemande Angela Merkel l’a répété : il n’y aura « pas d’automaticité » entre le résultat des urnes et la présidence de la commission. Et voilà qu’au nom du compromis revient le nom de Christine Lagarde... On peut douter que, passée d’un grand cabinet américain d’avocats d’affaires à la direction du FMI en passant par un gouvernement de droite en France, elle puise incarner touteidée de rupture.

« Ils veulent des gouvernements marionnettes pour imposer leurs politiques. Cette anomalie doit finir. Nous voulons une Europe qui appartienne à ses citoyens, que le Parlement puisse décider », dit Alexis Tsipras, candidat de la Gauche européenne à la présidence de la commission, dont la coalition est annoncée en tête en Grèce. « Le plus grand déficit en Europe est un déficit démocratique. Les citoyens ne pensent pas qu’ils peuvent influencer les décisions », observe-t-il. Pour sortir du dilemme entre « la soumission ou l’affranchissement », il n’a qu’une réponse : « Pour la première fois la Gauche ! »

MH

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