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Approbation du Compte Administratif 2011


Madame le Maire, Cher-e-s Collègues,

Nous tenons d’abord à vous remercier pour les documents de qualité qui nous ont été remis et nous permettent d’apprécier le sérieux du travail de l’élu, des services mais aussi la difficulté de l’exercice. Ce compte administratif nous ramène au cœur des débats sur l’argent public et le financement des collectivités. Ce compte reste, en effet, emprunt de la gestion calamiteuse du gouvernement qui vient d’être chassé du pouvoir avec, je le revendique au nom de notre groupe, la contribution du Front de Gauche et de ses 4 millions de voix. Sur la ville de Lille, le Front de Gauche, c’est 15,5% et 13 768 voix. La diminution des dotations de l’État, n’en déplaise à Monsieur DECOCQ, est un des éléments visibles de cet exercice. La perte des recettes de l’État, vous l’avez dit Monsieur le 1er Adjoint, s’élève à 2,3 Millions d’€ en 2011 et à 7,3 millions d’€ en cumul depuis 2010. La faute à la dette : une dette qui n’est pas due aux politiques de redistribution mais une dette construite depuis 2002 par la multiplication des exonérations fiscales et sociales qui ont fait perdre près de 100 Milliards d’€ au budget de l’État et ont provoqué le doublement de cette dette. Autre conséquence identifiable de ce pouvoir au service de la finance, la difficulté pour les collectivités de trouver des emprunts à des taux supportables. En l’absence d’un pôle financier public et, dans un contexte où les banques alimentées par la Banque Centrale Européenne à taux très faible, prêtent aux collectivités en prélevant des intérêts au passage. Ainsi, concernant la gestion active et sécurisée de la dette, il est rappelé que « les banques ont aggravé très fortement le niveau des marges bancaires » en passant de 0,70% en début d’année 2011 à plus de 2% en fin d’année. La dette de tous fait, en la circonstance la rente de quelques uns. Quelques remarques plus ciblées pour ne pas paraphraser ce qui a déjà été dit.

Pour la partie fonctionnement, ce que vous appelez, cher collègue, la masse salariale maîtrisée est fortement liée au gel de l’évolution du point d’indice de la fonction publique, or, comme en atteste les annexes, une très grande part du personnel communal relève des catégories C dont les salaires ne permettent pas de vivre à l’aune de ce que sont le prix des loyers et des charges et du coût de la vie, en général. La maîtrise de la masse salariale, vue sous cet angle, ne saurait nous convenir et nous souhaitons, autant que vous je pense, que ce gel soit vite abandonné. Et que ces agents retrouvent du pouvoir d’achat. Pour faire le lien avec ce qui précède, nous agirons, dans notre groupe pour que les banques profitent moins des collectivités et que les salariés soient mieux rémunérés. Au moins leurs salaires serviront-ils à alimenter l’économie réelle. Pour les charges à caractère général, la stratégie « achetons mieux ensemble » est un axe que nous tenons à souligner et qui permet de développer des marges sans réduire la qualité du service public. Nous préférons, effectivement, que ces crédits puissent alimenter les achats courants liés à l’ouverture des nouveaux équipements et améliorer les conditions d’accueil des habitants. Toujours en fonctionnement, nous relevons le coût élevé que représentent la subvention à l’UDOGEC et la provision pour contentieux de 9 millions d’€ pour les écoles privées.

Concernant l’investissement, si les dépenses sont en diminution pour 2011, elles correspondent aux engagements de doubler l’investissement par rapport au mandat précédent. Ceux-ci se traduisent à travers de nombreuses réalisations qui concernent le cadre de vie, le logement et l’habitat, le sport, la culture, l’éducation et la jeunesse, l’économie et l’emploi. ï‚· Le groupe scolaire Briand Buisson, ï‚· la salle des fêtes de Lille sud, ï‚· le plan action habitat, le groupe scolaire Malot Painlevé, ï‚· la piscine Marx Dormoy, ï‚· le site Saint-Sauveur, ï‚· la Bourse du Travail, ï‚· la crèche d’Hellemmes ï‚· et la maison petite enfance de Lomme, pour ne prendre que ces quelques exemples. Pour ces investissements, le taux de réalisation à 78,5 traduit, au-delà des réalisations effectuées, un travail remarquable des services pour que le calendrier soit en harmonie avec les mandatements. C’est un atout important pour nos finances et que nous tenons à souligner. Ces investissements sont d’autant plus intéressants qu’ils répondent à des attentes de la population mais aussi en ce qu’ils génèrent des recettes au titre du FCTVA en augmentation de 442 000 €. Ils sont aussi la traduction de partenariats ou de chartes avec l’État, la Région, le Département, Lille Métropole Communauté Urbaine, la CAF et le FIPHFP, Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique.

Cependant, au moment où il nous est donné d’examiner ce compte administratif 2011, vient de paraître un rapport particulièrement inquiétant sur l’augmentation de la pauvreté et l’accroissement des inégalités sur le territoire métropolitain. J’en extrait un seul exemple celui de la santé. Alors que plus de 30% des Lilloises et des Lillois n’ont plus de mutuelles pour garantir leurs dépenses de santé faute de moyens financiers, en 2011, Médecins Solidarité Lille a reçu 2856 patients, 735 de plus qu’en 2009, soit une augmentation de + 35%. Les membres de l’Association notent, en particulier, une augmentation du nombre d’enfants en bas âge accueillis. Le centre de santé de l’ABEJ, quant à lui, a connu une hausse de 30% des patients en un an avec une augmentation de 67% du nombre de femmes reçues. Ces chiffres confirment, si besoin en était, ce que nous permettent d’analyser les résultats du CCAS pour 2011, à savoir un appauvrissement profond des populations les plus vulnérables de notre commune et une augmentation de la précarité pour les nouveaux retraités, les femmes et les jeunes. Ce constat nécessite de notre part de donner encore plus d’ampleur à nos politiques sociales. Les politiques de solidarités, en dépenses globales, représentent un montant de 17 445 000 €, c’est un effort important. Néanmoins, cette dépense qui représente 4,5% du budget total, n’arrive qu’en septième position des huit chapitres. Nous attirons l’attention du Conseil sur l’importance de cette ligne et de l’enjeu que constituent les publics. Nous savons que toutes les politiques de la Ville sont traversées par des dimensions sociales qu’il s’agisse du logement, du sport, de l’éducation, de la jeunesse, de la culture. Reste que ces publics sont parmi les plus vulnérables de notre ville : ce sont les personnes âgées, les personnes handicapées et celles qui ont accès à Lille Ville de la Solidarité. Nous regarderons avec beaucoup d’attention la prochaine Loi de finances pour voir si celle-ci redonne suffisamment d’oxygène aux collectivités pour que nous puissions développer de nouveaux dispositifs ou amplifier ceux qui existent en direction de ces personnes.

En conclusion, le groupe communiste approuve le compte administratif et votera donc cette délibération.

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