Conseil municipal du lundi 28 juin 2010
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Compte administratif 2009


Madame le Maire, cher-e-s Collègues,

Je tiens à souligner l’importance de ce rendez-vous annuel qui, au-delà des engagements budgétaires traduit l’effectivité des réalisations et des politiques mises en œuvre par l’exécutif. En préambule, je voudrais remercier les services pour la qualité des documents qui nous ont été transmis et le premier adjoint qui a fait preuve d’une grande disponibilité pour répondre à nos demandes. Le constat, n’en déplaise à l’opposition, montre que les engagements pris devant la population et plébiscités par la celle-ci, lors des élections municipales sont tenus : une fiscalité constante, une maîtrise des dépenses et de la dette, des taux de réalisation tant en investissement qu’en fonctionnement qui traduisent, à la fois la mobilisation des élu-e-s mais également des fonctionnaires de la ville pour la mis en œuvre des délibérations.

Vous pouvez, Madame BAERT, asséner avec la régularité d’un métronome, votre rengaine dogmatique sur le personnel de la ville en surnombre, tellement proche de l’idéologie du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux que prône la majorité présidentielle, nous savons que les hommes et les femmes qui travaillent à nos côtés sont indispensables pour réaliser les projets et les politiques qui transforment notre ville et lui permettent de rayonner, en développant le vivre ensemble et la solidarité entre ses habitants. Sachez que, même si vous n’en avez pas conscience, la somme de travail qui leur est demandée est plus que significative. Et c’est aussi un enjeu pour notre collectivité d’avoir un personnel compétent, qualifié, réactif et capable de mettre en œuvre les orientations définies pour répondre aux attentes de la population.

Je ne reviendrai pas sur le détail de ce qui a déjà été dit par mes prédécesseurs sur les résultats obtenus et notamment sur ce que nous sommes en capacité de dégager comme financement (+5,8%) pour nos programmes à venir dans un contexte défavorable avec une dotation de solidarité urbaine révisée a minima, des dotations de compensation fiscale en baisse de 8,9% et une dotation générale de décentralisation en diminution de 2,7% que l’augmentation de la dotation de fonctionnement ne suffit à légitimer.

Il me semble important d’insister sur l’augmentation de nos dépenses liées à la fréquentation de la restauration scolaire. C’est un acquis important, le Ministère de la Santé dans sa revue santé Publique a publié il ya quelques années un article jamais démenti précisant, je cite que « la désaffection des restaurants scolaires provoquaient pour les publics les plus vulnérables des quartiers les plus défavorisés des carences sanitaires durables » : c’est dire l’importance de cet enjeu pour aujourd’hui mais aussi pour demain et la démonstration a été faite qu’il s’agit pour les familles non pas d‘un choix culturel mais financier. Il en va de même pour le plan action habitat qui répond une préoccupation très forte de nos concitoyens car si le candidat Sarkozy déclarait en 2006 « je veux que, d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir » : quel échec !... et qu’en serait-il si nous ne impliquions pas avec force dans une démarche volontariste où le désengagement de l’État ne cesse de s’accentuer sur le logement social et le logement d’urgence qui aurait d’après une circulaire du 26 mai 2010 auprès des Préfets atteint le niveau voulu...en attendant cette situation crée une pression sur l’ensemble du logement et ce sont les habitants qui en souffrent.

Nos dépenses reflètent bien les priorités sur lesquelles nous sommes engagées : · cadre de vie, urbanisme, logement ; · éducation, jeunesse ; · solidarités, sport, culture ; · proximité, citoyenneté.

Là encore beaucoup d’éléments ont déjà été apportés dans le débat. Je n’insisterai donc que sur deux préoccupations qui risquent pour les habitants de notre ville de provoquer un effet ciseau catastrophique : Je veux parler :

1. du désengagement de l’État auprès des collectivités, 2. de l’appauvrissement organisé des populations en situation fragile. Désengagement de l’État qui n’est pas, Monsieur DECOCQ, un pays exsangue comme vous essayez de nous le faire croire mais la cinquième puissance au monde qui, aujourd’hui, renonce à former ses enseignants et à scolariser les enfants de deux à trois ans et même au-delà de trois ans.

Désengagement de l’État, donc, auprès des collectivités qui ne réactualise pas ses dotations à hauteur des exigences posées par l’urgence sociale mais en reste à des situations virtuelles fixées au moment des transferts sans compenser les dépenses réelles (RSA, décentralisation de services de l’État comme le secours incendie, l’équipement, le transfert des personnels Techniciens et Ouvrier de Services auprès des départements et de la Région....) Désengagement de l’État qui prive ces mêmes collectivités de ressources (suppression de la taxe professionnelle, par exemple) et rend plus difficiles les coopérations entre ces collectivités et la nôtre si nécessaires et si fréquentes. Nous risquons à terme de voir ces coopérations, indispensables pour nombre de projets, se réduire ou même disparaître. Une bonne gestion ne permet pas tout...

Deuxième préoccupation et j’en terminerai par là : l’appauvrissement organisé des populations en situation fragile. Nous le constatons par le nombre de nouvelles demandes de secours d’urgence auprès des CCAS et les associations, nous le confirment, l’augmentation de la pauvreté est plus que tangible, dans nos quartiers de LILLE, LOMME et HELLEMMES. Je prendrai un exemple : la décision de la loi de finances 2010 qui supprime la demi part d’impôt pour les veufs et les veuves et organise et amplifie cet appauvrissement des plus vulnérables. Je ne parle pas, bien évidemment de Madame Liliane BETTENCOURT et de sa fortune estimée à 16 milliards d’euros mais de ces petites mamies de Fives qui sont venues nous dire combien leur situation était chaque jour plus difficile avec des retraites presque jamais revalorisées, des loyers toujours à la hausse, l’électricité et les charges augmentant de manière exponentielle. Elle nous ont dit que cette demi-part supprimée allait accroître leurs difficultés et les priver de droits auxquels elles avaient jusqu’alors accès, étant non imposables. Il est de même pour les indemnités concernant les maladies professionnelles et les accidents du travail qui se voient désormais imposables et, de ce point de vue, pour celles et ceux qui suivent les débats communautaires, beaucoup d’entre elles et d’entre eux perdront, en plus, la gratuité de leur titre de transport !

Alors oui ce compte administratif, le groupe communiste l’adoptera mais nous sommes convaincus, Madame le Maire, que vous prendrez en compte dans toutes vos réflexions ces sujets d’inquiétude. Je vous remercie

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